Exosomes : faire progresser la recherche sur le cancer de ~100 nm à la fois
Professeur assistant Frederik Vannberg
École de sciences biologiques
Institut de technologie de Georgie
Lorsque le Professeur Frederik Vannberg parle des exosomes, son enthousiasme pour ces microvésicules autrefois négligées et leur rôle potentiel dans le cancer est indéniable. Le centre d’intérêt principal du Pr. Vannberg est la génomique de la maladie, et ses recherches récentes visant à comprendre le rôle des exosomes lors de la réponse immunitaire mettent en avant le potentiel d’utilisation de ces particules pour le traitement des ganglions lymphatiques de patients atteints de cancer.
Pour l’essentiel, les exosomes libérés par les cellules cancéreuses affectent le microenvironnement en stimulant la prolifération des cellules tumorales. La réponse immunitaire de l’organisme est inhibée, ce qui entraîne une dérégulation de la reconnaissance de la tumeur et des fonctions antitumorales associées.
Le Pr. Vannberg et ses collègues ont publié dernièrement un article démontrant que les exosomes dérivés de cellules stimulées par le système immunitaire peuvent transmettre rapidement leurs messages au système lymphatique, dont l’apparition d’un cancer. «C’est un aspect important en ce qui concerne la façon dont nous pouvons délivrer des médicaments» a-t-il expliqué. «Il existe peut-être un potentiel de modification des exosomes afin qu’ils fassent office de navette pour délivrer rapidement des médicaments dans les ganglions lymphatiques.»
Le monde est petit
S’attaquer à un problème d’envergure comme le cancer à l’aide de microparticules d’une taille inférieure à 100 nm est un exploit, surtout lorsque l’on prend en compte les défis de l’isolement des exosomes à étudier. La purification des exosomes peut se faire de différentes façons, et le Pr. Vannberg et ses collègues en ont testé beaucoup. Ils ont finalement choisi la méthode «classique» d’ultracentrifugation, la qualifiant de « incontestablement la meilleure approche pour ce qui est de la cohérence, de la pureté et du rendement ».
«La méthode de purification de ces nanoparticules est importante» a-t-il expliqué. «Le sérum, le sang et les autres fluides contiennent un grand nombre de types de nanovésicule et de microvésicule différents. L’ultracentrifugation a offert une grande pureté, permettant de séparer les exosomes des microvésicules qui sont légèrement plus grosses. Et nous pensons que l’ultracentrifugation permet de bénéficier d’un rendement supérieur, impossible avec d’autres techniques.»
Ce n’est pas dans la façon dont le Pr Vannberg et ses associés obtiennent des exosomes à étudier que réside son enthousiasme, mais dans le potentiel des exosomes à révolutionner la façon dont nous nous attaquons aux maladies. En fait, il est certain que les plus grandes avancées liées aux exosomes dans un futur proche concerneront de nouveaux médicaments.
«Je suis très heureux de participer à l’effort visant à découvrir comment les exosomes peuvent permettre de cibler les cancers et d’autres agents pathogènes qui évoluent dans notre monde» a-t-il déclaré. «Peut-être pouvons-nous utiliser les exosomes pour cibler les virus Ebola et Zika et d’autres virus susceptibles de provoquer des pandémies. « Ce serait une avancée incroyable.»
Ciblage de la délivrance de médicaments efficace au moyen de nanoparticules d’exosomes (LINK to EXOSOMES as NANOPARTICLES page)